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Un passé, un regard, un échange

La rentrée des classes

La rentrée des classes.

1952 classe Garros

Dans les années 50, le premier octobre sonnait officiellement la rentrée des classes. Elle intervenait pour notre région en pleine période des vendanges, et avait comme conséquence, de décaler d'une voire deux semaines celle des plus grands, mobilisés par leurs parents aux travaux de la vigne.

L'école publique élémentaire de garçons LAKANAL jouissait alors, à tort plus que de raison, d'une réputation sulfureuse. Nichée au cœur du CAPNAU, elle accueillait des enfants issus des couches laborieuses de la banlieue ouest de BEZIERS. En outre, la scolarité obligatoire fixée à 14 ans, les plus jeunes y cotoyaient leurs ainés dont la différence d'âge pouvait aller jusqu'à 9 ans, ce qui n'était pas sans poser quelques problèmes.

Madame BOUZAT, seule représentante féminine de l'équipe éducative – en ce temps, la majorité des institutrices était affectée aux Maternelles – avait la délicate charge du cours préparatoire. Enseignaient ensuite, dans l'ordre chronologique, Mrs GARROS, BOUZAT (son époux),MOLIERE et FABRE. Enfin, le Directeur assumait la double responsabilité de l'organisation administrative de l'établissement et de présenter, en fin de cycle, ses élèves au redoutable certificat d'études primaires.

Les effectifs de chaque classe dépassaient allègrement la trentaine.Dans un décor assez dépouillé de pupitres en bois solidement attachés à leur banc et rigoureusement alignés face à l'imposante estrade surmontée du bureau du magister  et entourée de tableaux noirs, il y régnait, au milieu des odeurs acres et poussièreuses de la craie, une atmosphère studieuse, craintive et disciplinée.

La matinée commençait par la traditionnelle leçon de morale aussitôt suivie,dans un silence de cathédrale, de l' interrogation orale. Récitation, tables d 'addition ou de multiplication , leçon de géographie ou d'histoire, autant de sujets à touments pour nous , pauvres potaches, tétanisés par la peur d'entendre prononcer notre nom.

Car en ce temps, les punitions n'étaient pas rares. Qu'elles soient pour sanctionner nos insuffisances en matière de connaissances ou nos manquements à la discipline, elles se comptaient par dizaines, centaines de lignes, parfois même par pages de copies ; pouvant aller jusqu'à, suprème contrainte, être exigées écrites à l'encre avec la plume…sergent Major !!

Toutefois, devant cette écrasante rigueur, notre rouerie enfantine et sans doute le plaisir que procure toute transgression nous conduisaient à d'astucieuses parades allant de l'utilisation du papier carbone, à l'intervention de camarades dans un amoral échange, vaguement commercial, de billes de verre contre un nombre proportionnel de lignes rédigées.

Je pense aujourd'hui que nos maitres, soucieux avant tout d'assoir leur autorité, n'étaient cependant pas dupes de nos basses besognes….

Moment sacré dans les mémoires que celui de la Communale

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