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Un passé, un regard, un échange

La vie au Capnau

  La vie au cœur du Capnau

Quelques souvenirs échangés entre grands-parents et petits- enfants et vous percevez aussitôt le changement de vie qui sépare les deux générations. En cinquante ans, nous sommes passés du XIX au XXI° siècle avec une telle rapidité, qu'elle donne le tournis aux ainés et provoque la perplexité des plus jeunes.

Jean-Baptiste, dit «Titou» est un biterrois de toujours. Né en 1945 au Capnau, il y fortifie, jour après jour, ses racines dans la maison familiale. Une fidèlité de plus de 65 ans, sans accros, lassitude ni amertume.Son accent, ses mots évoquent une époque, sa ville, dont il parle avec la touchante sincérité de ceux qui aiment. Le quartier, il le connait comme sa poche, en révèle les moindres rues…celle du Malpas, des Fossés, de la Vierge, des Sœurs grises, Cadelard….Questionnez le sur leurs bâtisses, il vous en décrit les façades humbles, souvent mal entretenues, parfois même vétustes. « La seule à avoir un style appartenait au docteur CASTEL, rue St. Esprit, à proximité du Bonbons-Journaux». A présent, son esprit à lui s'engouffre dans les ruelles tortueuses; il retrouve ses jambes de petit garçon, du temps où …. «Le Bonbons-Journaux, nommé ainsi en toute simplicité, parce qu'on y vendait bonbons et journaux. En blouse grise, son propriétaire, passé le flot d' ouvriers et écoliers qui envahissaient dès 7 heures le magasin, partait distribuer les périodiques chez les abonnés des alentours MIRO, le bougnat, tirait directement le vin des barricots à la bouteille;  Mme POUSSINE, la femme du boulanger, généreuse en sucrerie pour les gamins de ses clientes, les accueillait d'un sourire radieux, sans doute pour faire oublier une mie de pain lourde et compacte, parfois trop cuite ou pas assez !... Blouse blanche et peigne noir dépassant de la pochette, façon logo professionnel, RAMON, le coiffeur pour hommes, posait devant son salon archaïque dans l'attente du client. Spécialiste d'une coupe de cheveux en brosse, ras sur les côtés, oreilles bien dégagées et dessus de tête fortement gominé -- modèle standard, identique pour tous-- il ne lui accordait aucune autre fantaisie et donnait aux garçons des allures militaires.Par ses vertus de haute propreté et d'économie, la coupe trouvait grâce auprès des parents mais représentait un véritable cauchemar pour des ados en quête de reconnaissance! Enfin, la minuscule boutique à forte odeur de colle du réparateur de vélos, Alexandre ABISANDA n'autorisait sur la toile publicitaire surplombant sa devanture que l'inscription laconique de son prénom.. Alex

Au Capnau, certains commerçants des Halles avaient leur dépôt à l'entresol des immeubles. «PERALES entassait ses encombrants cageots de volailles et RESSEGUIER le charcutier, fabriquait sur place une excellente saucisse dont la réputation dépassait largement l'enceinte citadine,et ambitionnait de séduire...la Capitale».

En fait, chaque quartier fonctionnait avec son code de vie, ses habitudes, à la manière d'un village

 

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