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Un passé, un regard, un échange

Le Quartier

Le QUARTIER

BEZIERS 075

« Terrible enfance qui ne veut pas mourir » (Alphonse BOUDARD )

Enfant, et jusqu'à l'âge de 12 ans, mon horizon familier s'est résumé au quartier populaire de la TOUR,  entre les Halles, le lycée Henry IV et le boulevard d'Angleterre, à peine élargi, scolarité oblige, vers la place de la Madeleine, le Capnau et l'église St.Aphrodise.

Constitués en bandes de gamins braillards et indisciplinés, nous avions investi la rue comme terrain de nos jeux turbulents., échappant ainsi à la surveillance de parents trop occupés par leur travail. Avec espièglerie et sans une once de culpabilité, on y pratiquait allègrement « le martelet », c'est-à-dire frapper ou sonner à la porte des maisons sans attendre l'arrivée de leurs locataires. Les batailles n'étaient pas rares entre garçons des rues avoisinantes . Elles prenaient fin généralement par des pleurs, un pantalon troué ou une chemise déchirée, un nez sanguinolant ou un genou écorché, que nous évitions de commenter à nos parents dès le retour au bercail.

Une vieille « bérette » bourrée de chiffons et maladroitement ficelée tenant lieu de ballon, nous improvisions, à même le macadam, un féroce match de rugby, imitant avec une fierté insolente nos ainés du stade et qui pouvait s'achever d'un magistral lancer de seau d'eau depuis l'étage d'un résidant exaspéré.

Les fêtes de St. Aphrodise ou de la Madeleine nous donnaient l'occasion d'acheter des pétards mais aussi  les fameux « gisclets », ces pistolets à eau terminés par une poire de caoutchouc que nous alimentions à l'eau des fontaines publiques, parfois du caniveau,  et sacrilège, heureusement plus rarement, avec celle du bénitier. On s'arrosait copieusement entre rivaux déclarés et ce jusqu'à l' heure  des repas, avec évidemment pour cibles recherchées, les jeunes filles apeurées.

Je pense, dans le désordre de ma mémoire défaillante que « la carlingue » emportait la palme de nos occupations ludiques enfantines. Sorte de chariot artisanal extra plat, constitué de simples planches assemblées rustiquement et clouées, équipées de 3 roulements à billes – 2 à l'arrière, la troisième au centre d'un guidon latéral  - nous dévalions avec l'inconscience de la jeunesse, le long de trottoirs bosselés les pentes abruptes du Lycée, du boulevard d'Angleterre ou encore de la terrible Tourventouse, avec comme avertisseur nos cris stridents qui projetaient les passants sur la chaussée,  nos souliers  pour uniques freins  , et,  en urgence…le ruisseau.                               

                  O  ooo O ooo O ooo O ooo O

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